Bienvenue à la pépinière Moine de Cabrières-d’Avignon !

Le saviez-vous ? C’est dans le Vaucluse que la culture de la truffe a vu le jour...c’est d’ailleurs depuis longtemps le premier département producteur de France ! Grâce à son climat méditerranéen, c’est ici que la célèbre et meilleure truffe noire “tuber melanosporum” est produite. La “rabasse” en provençal est tant appréciée pour son parfum... C’est en janvier et février que la truffe d’hiver atteint sa maturité.

La pépinière Moine est spécialisée dans la production de plants truffiers contrôlés et certifiés par le CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes). La truffe a toujours fait partie de leur environnement.

Arrivés à la pépinière Moine et chaleureusement accueillis par Véronique et Alain, nous prenons la direction de la serre où nous trouvons plusieurs variétés de plants inoculés à la “tuber melanosporum”, la truffe d’hiver !

Produire des plants très bien mycorhizés

C’est avec passion que Véronique nous explique ce qui est important dans la production de truffe : produire des plants dont la mycorhization est bonne. Passionnés par la culture de la truffe, Alain et Véronique se sont intéressés à la production de plants truffiers sous mycorhization contrôlée par le CTIFL. “Pour nous, il est essentiel d’avoir un plant certifié et bien mycorhizé. C’est un laboratoire qui va nous dire si le lot est bon, si le lot est en attente ou si le lot est à détruire”.

Le contrôle de la production de plants truffiers mycorhizés

“Le premier contrôle se fait individuellement sur chaque truffe avec lequel on fait notre substrat. Nous produisons essentiellement de la truffe d’hiver, appelée “tuber melanosporum”. Ce sont ensuite les plants qui sont contrôlés.”
Vient ensuite le contrôle de la mycorhization des plants, ce qui certifiera les lots. Le contrôle des plants se fait par échantillonnage sur des plants de 1 ou 2 ans. Ce sont les racines de chaque plant qui sont examinées. Selon la quantité de mycorhize présente, les lots de plants bien mycorhizés et respectant des normes de taille et de diamètre au collet sont acceptés. (Source : CTIFL) “Par exemple, prenons le chêne vert : s’il n’est pas mycorhizé melano, ce sera un joli chêne vert, il ne produira jamais de truffe.” Seuls les plants conformes seront ensuite étiquetés pour être vendus comme plants truffiers.

“Nous avons plusieurs prélèvements par an dans la serre pour contrôler les racines. Cette année, le contrôleur est venu en septembre, octobre, novembre, janvier et viendra en février, à notre demande. C’est important de produire des plants très bien mycorhizés. Le seul moyen de garantir aux clients que les plants sont bons, c’est de les faire contrôler et certifier. Le CTIFL certifie 11 truffières dans toute la France, dont 3 en région PACA. Avant, il n’y en avait aucune dans le Vaucluse et aujourd’hui, nous sommes les seuls à proposer des truffes certifiées. C'est un gage de sécurité, aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers.”

“Nous avons pas mal de plantation, et nous sommes contents parce que la plupart démarre la 3ème année. Cette année sur une parcelle de 3 ans, 7 arbres ont produit de jolies truffes. Ça nous motive et nous montre que le sol est bon, que notre travail est bon. Nous sommes super contents ! Pour vous donner quelques chiffres, de 2019 à 2020 sur l’ensemble des pépiniéristes certifiés par le CTIFL 180 000 plants inoculés par tuber melanosporum ont été contrôlés, 115 000 sont passés à la vente et ont donc été certifiés, le reste a été détruit. La certification nous permet de nous protéger, c’est une sécurité essentielle !”

Quelle est la différence entre truffe d’été et truffe d’hiver ?

“La truffe d’été, aussi appelée “tuber aestivum” est beaucoup moins chère que la truffe d’hiver : de 200 à 300 €/kg. Elle est moins parfumée, moins rare : c’est le même travail que pour la truffe d’hiver, mais sa production est plus importante. C’est un très bon produit, elle nous permet de nous faire connaître sur les marchés l’été ! Nombreux sont les touristes qui nous demandent si on produit aussi de la truffe d’hiver. On explique alors que la truffe d’hiver représente la majorité de notre production ! C’est grâce à cette truffe d’été sur les marchés que la mélano se fait connaître. C’est un produit appréciable mais qui reste différent de la truffe d’hiver. On va pouvoir se faire plaisir avec quelques recettes plus simple : par exemple sur un toast grillé. Nous sommes présents sur le marché de Coustellet le dimanche et nous proposons de la vente directe : ça marche du tonnerre !”

Comment ramasse-t-on la truffe ?

Vient le moment pour nous de partir en démonstration de cavage... Mais savez-vous ce que c’est ? Ce moment de complicité entre l’Homme et le chien... et où la truffe se révèle enfin ! Leur fille, Lucie nous accompagne donc avec Candy leur chien ramasser la truffe ! “Tous les chiens peuvent faire le cavage. Il y en a à qui ça plaira davantage que d’autres. On les habitue dès qu’ils sont petits, on essaye aussi de tourner afin qu’un chien ne soit pas associé à un seul maître. C’est important pour qu’il se sente en confiance.”

On commence à ramasser la truffe dès novembre... jusqu’en mars. Le cavage, c’est la recherche de la truffe à l’aide d'un animal dressé. Aujourd’hui, nombreux sont les chiens truffiers ! C’est avec Candy que nous nous aventurons à la recherche de truffes noires... Arrivés sur la parcelle, ni une, ni deux, Candy se met au travail sous les paroles de Lucie qui l’encourage ! On la voit tourner autour des arbres, flairant la moindre trace de truffe ! Lorsque tout à coup... Elle se met à creuser autour du premier arbre... C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous comprenons que Candy a trouvé une truffe. Lucie se précipite vers l’arbre, Candy comprend qu’elle doit arrêter de creuser. Lucie la dégage délicatement et nous montre la trouvaille de Candy... Quel spectacle !

Viens ensuite la récompense pour Candy ! Eh bien oui, tout travail mérite récompense ! Nous avons suivi Lucie et Candy pendant 45 minutes. 45 minutes de plaisir, de découverte et de surprises !

« La plus grosse truffe ramassée, c’est Lucie qui l’a trouvée : 515g ! »

Le processus de développement de la truffe d’hiver

 “Comme vous pouvez le voir sur nos arbres, on adapte une certaine taille : on garde beaucoup de branches basses ; cela permet de créer un parasol naturel l’été pour garder un maximum d’ombrage. On taille des vignes, mais on taille aussi des truffiers, c’est important ! Puis, on arrose tout ! On a un système de micro aspersion individuel à chaque arbre qui arrose sous la frondaison de l’arbre ce qui permet de garder de la fraîcheur si on a un été caniculaire par exemple.” S’il y a bien 3 étapes à retenir, ce sont les suivantes :

- Travail du sol en mars
- Taille des arbres en juin
- L’arrosage

“Au mois de mars, on travaille le sol. La truffe nait au moins de mai à partir du moment où il fait 17 degrés dans le sol. Ensuite, elle va grossir jusqu’à l’été, puis atteindre sa taille. Une fois que sa taille est atteinte, dès les premiers froids elle murit. On tourne sur toutes les parcelles tous les jours. Chaque chien va sur toutes les parcelles pour être habitué."

Conservation de la truffe

“À partir de janvier, elle peut se conserver environ 8 jours, voire légèrement au-delà. Quand on est au début de la saison, la durée de conservation est un peu plus réduite, on va être à 5 jours. Une fois la truffe ramassée et pour la conserver fraîche, le mieux c’est de ne pas la laver, simplement de la brosser. Ensuite, l’idéal c’est de les conserver dans une boite avec du riz au fond pour absorber l’humidité.”

Véronique et Alain, engagés auprès de la marque “Le diamant noir du Vaucluse”

Une marque collective garantissant la qualité et la fraîcheur de la tuber melanosporum a vu le jour fin décembre 2021 : le diamant noir du Vaucluse. Elle réunit 5 producteurs de truffe engagés du Vaucluse dont Véronique et Alain à Cabrières-d’Avignon. On retrouve d’autres producteurs à Vaison la Romaine, Pernes les Fontaines, Saint-Didier, Saint-Saturnin-lès-Apt dont l’objectif est de promouvoir le meilleur de la truffe noire. Plus d’informations sur : https://diamantnoirvaucluse.fr/

“On a de la chance de faire ce beau métier”
Véronique et Alain vous accueillent à la Pépinière Moine

269 Chem. de Muscadelle, 84220 Cabrières-d'Avignon
04 90 76 89 45 - http://www.pepinieremoine.com/