Oppède Le Vieux et son histoire

Carré magique ou Carré Sator

©OT LCDP

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Les ruelles d’Oppède le Vieux sont pleines de mystères, l’un d’entre eux se trouve sur la façade d’une maison privée accessible qu’à pied, il s’agit d’un carré avec des inscriptions en latin.

On appelle cela un carré magique ou un carré Sator.

Le carré SATOR est le plus ancien carré de lettres connu. On l’a retrouvé à plusieurs endroits dans le monde, et en particulier dans les ruines de Pompéi, ce qui le date d’au moins 79 après Jésus-Christ. Ce carré a la particularité d’être un palindrome, c’est-à-dire qu’il peut être lu à l’endroit ou à l’envers.

Oppède-le-Vieux © OT LCDP

Carré Sator ©M Disdero / CC BY-SA (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)

Le carré SATOR est le plus ancien carré de lettres connu. On l’a retrouvé à plusieurs endroits dans le monde, et en particulier dans les ruines de Pompéi, ce qui le date d’au moins 79 après Jésus-Christ.

Ce carré a la particularité d’être un palindrome, c’est-à-dire qu’il peut être lu à l’endroit ou à l’envers.

Le carré est constitué des cinq mots latins SATOR (laboureur), AREPO (nom propre ou charrue), TENET (tient), OPERA (travail, soin), et ROTAS (roues). La traduction littérale du carré est "Le laboureur Arepo tient les roues avec soin", ou encore "Le laboureur tenant la charrue travaille en tournant".

De nombreuses autres traductions ont été proposées, avec des interprétations religieuses, alchimiques ou numérologiques.

Par exemple, si on attribue un nombre à chaque lettre de l’alphabet (A=1, B=2, ..., Z=26), les mots du carré ont pour valeur totale 73 (SATOR), 55 (AREPO), 64 (TENET), 55 (OPERA) et 73 (ROTAS). Ces valeurs peuvent être sommées à nouveau : elles font toutes 10, puis 1.

Autre exemple : on peut écrire "Pater Noster" ("Notre Père" en latin) avec les lettres du carré. Quand on enlève les lettres formant "Pater Noster", il reste l’alpha et l’oméga (A et O), première et dernière lettre de l’alphabet grec, qui symbolisent l’éternité du Christ dans la tradition chrétienne.

Oppède et la légende de l’Anti-Pape Benoit XIII

Après avoir appartenu au comte de Toulouse, Oppède fût rattaché au Comtat Venaissin, terre pontificale de 1274 à 1791.
Pendant la période du Schisme d'Occident, 1378 à 1417, on assista à la séparation de l'Eglise catholique avec deux papes concurrents, un à Rome et un en Avignon.

En 1380, Oppède est attribué au routier Bernardon de la Salle, qui le garde jusqu'à sa mort en 1391. Retournant sous l'autorité du pape, les Oppèdois n'en n'apprécient pas la lourde fiscalité, surtout quand les troupes de Raimond de Turenne, qui faisait la guerre au Pape, endommagèrent le village en 1394 : les Oppèdois reprochant au pape d'être plus efficace pour percevoir des impôts que pour défendre les imposés. Quand les Taillades se soulèvent contre le pape en 1398, les Oppèdois se joignent à eux.

Le cardinal Pierre de Lune (Pedro de Luna de son nom d'origine en Aragon) fut élu Pape en Avignon le 28 septembre 1394 sous le nom de Benoit XIII. Pendant le concile, il avait promis de se démettre s'il le fallait pour faciliter l'union de l'Eglise. Il n'en fit rien, malgré les ambassades que Charles VII lui envoya.

Benoît XIII, pape d'Avignon ©Unknown author / Public domain

Les cardinaux de Saint-Martial et de Neufchâtel couronnent Benoît XIII Chroniques de Froissart, FR 2646, f° 190 v. Bibliothèque nationale. ©Peintre des Chroniques de Froissart / Public domain

Jean le Maingre, dit Boucicaut, Maréchal de France, fut placé à la tête d'une armée qui se porta en Avignon afin d'obliger le Pape récalcitrant à renoncer à sa charge.
Le palais pontifical fut encerclé et Benoit XIII y restera enfermé pendant cinq ans. En 1403, il parvient à s'enfuir du Palais (par un souterrain d'une longueur de près de 10 km qui, selon la légende aboutissait à Châteaurenard...) et il fut accueilli et protégé par Louis d'Anjou, comte de Provence. Il trouva refuge à Oppède mais là aussi, il fut pourchassé et assiégé dans la Forteresse.
C'est là qu'il serait parvenu à "s'envoler" par le vallon de Combrès, soutenu selon la légende par le Diable en personne.

Benoit XIII partit ensuite à Rome à la recherche d'un compromis, mais il fut déposé à deux reprises, en 1409, au concile de Pise et en 1417, au concile de Constance. Il se réfugia alors à Péniscola, en Aragon, dernier État à le reconnaître, où il mourut en 1424.

Statue de Benoît XIII à Peníscola ©Valdavia / CC BY-SA (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)

La rose du "Petit Prince" à Oppède le vieux.

Consuelo de Saint Exupéry en 1942 à Montréal où elle était venue rejoindre son mari.

Originaire du Salvador, Consuelo Suncin Sandoval épouse le 21 avril 1931 à la mairie de Nice Antoine de Saint Exupéry. La seconde guerre mondiale va les séparer un moment, lui comme pilote dans l’armée de l’air et l’aéropostale et elle à Marseille où elle aide les artistes et les intellectuels à se cacher et à quitter la France.

C’est donc le 6 août 1940, qu’avec  quelques "égarés, militaires démobilisés et civils repliés" à la recherche d'un refuge et qui ont en commun d'avoir étudié, avant la guerre, à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, à Paris, qu’elle arrive dans le village d'Oppède le vieux, abandonné par une grande part de ses habitants depuis le début du XX° siècle.
Ils y sont peu à peu rejoints jusqu'à former une communauté artistique d'une quarantaine de réfugiés comprenant, architectes, étudiants, musiciens, peintres, sculpteurs et leur famille. Certains ne resteront que quelques semaines, d'autres quelques mois.

Ils ont faim et froid et leurs préoccupations sont d'abord matérielles. Mais un grand projet commun se dessine autour de Bernard Zehrfuss, grand Prix de Rome d'Architecture : il s'agit de faire revivre et de reconstruire la Provence. Le groupe d'Oppède est fondé le 18 août 1940. Le maire met à sa disposition les anciens locaux d'une colonie de vacances dont une salle devient l'atelier d'architecture.

En octobre 1940, Antoine de Saint-Exupéry rend visite au groupe pendant deux jours.
Sa femme, Consuelo, partagera la vie de la communauté du début 1941 à 1942.
Quand elle rejoint Antoine aux Etats-Unis, elle fit la promesse d'écrire le récit de cette épopée "pour que les survivants soient prêts à rebâtir, quand cesserait l'ère de la destruction". Ce qu'elle fit à New-York en 1945 (puis aux éditions Gallimard en 1947). L'ouvrage porte le seul titre : Oppède.

Le cèdre bleu de l'Atlas proche cousin du mythique cèdre du Liban

L’histoire du Cèdre en Provence ne commence qu’au 19e siècle.
Depuis, il s’est bien épanoui sur ce vaste territoire du Luberon.

 Château d'Oppède le Vieux et sa mystérieuse forêt de cèdres ©OT LCDP

Les Anciens Grecs et Celtes le connaissaient et l’associaient au territoire du Liban actuel dont il est le symbole.

Il a été convoité par les Assyriens, les Egyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains,  les Arabes, les Ottomans qui ont tour à tour fait main basse sur leurs forêts qui se sont vite trouvées dépouillées.

Ce sont les cèdres de l’Atlas, qui seront plantés dans le Luberon en 1861,  issus de graines du Moyen Atlas algérien. Il est l’œuvre de forestiers. On y trouve la plus grande forêt de cèdres d'Europe du côté de Bonnieux.

Ceux qu'on trouve dans le Vallon de Combrès sont aussi extraordinaires, ont voit notamment de jeunes cèdres qui cherchent la lumière sous les grands arbres.

la canopée de cette belle forêt ©OT LCDP

cônes de cèdres ©OT LCDP

Symbolique du Cèdre

Arbre sacré par excellence fortement lié au chiffre 7, Symbole de pureté, de puissance et de majesté, le cèdre est l’arbre du très Haut. Le cèdre est cité 77 fois dans la Bible.

Son utilisation

Le bois de cèdre présente de très nombreuses propriétés : pour sa résistance exceptionnelle à la décomposition, il défie le temps. Son bois a une senteur agréable à la couleur ocrée claire.

Sa résine a des vertus médicales, pour les baumes, anti infectieux, et des actions sur le système digestif. Et on l'utilisait aussi pour l'embaument des corps.

Son bois était utilisé pour la confection des Sarcophages anciens et pour le cercueil des papes.
Les navires dans l'antiquité étaient souvent bâtis en bois de cèdre.